Quand j'ai signé mon contrat il y a deux ans, on me disait "tu verras, c'est pas bien payé mais au moins, tu auras la sécurité de l'emploi" et les horaires étaient encore libres, pourvu que l'on fasse nos 36 heures par semaine.
Depuis, il y a eu beaucoup de changement. On nous oblige 2 semaines sur 4 à commencer à 8h20 et finir à 16h35. C'est pas la mort me direz-vous ! Mais ça chamboule toute mon organisation de maman qui n'a pas de nounou. Je vais donc payer plein pot la garderie de l'école (je suis hors commune) pour 5 minutes le matin et le soir alors que mon salaire sera toujours aussi bas.
Et le mercredi, je fais comment ? Le centre aéré ne commence qu'à 8h30. Le temps de faire la route après avoir déposé Zak, j'arrive au boulot vers 9h00. Dois-je laisser mon fils tout seul devant la porte du centre aéré de 8h00 à 8h30 pour être à l'heure au boulot ?
Là, vous me direz que je n'ai qu'à prendre une nounou. J'ai essayé d'en trouver une. La réalité économique actuelle fait que les nounous agréées ne sont pas du tout intéressées pour garder un enfant le mercredi et les vacances scolaires uniquement. Il prend la place d'un enfant qui serait là tous les jours, ça ne rapporte pas assez, vous comprenez bien.
J'en avais trouvé une, la seule chez qui il restait de la place. Quand je suis allée chez elle, j'ai tout de suite compris. En entrant, j'ai tout de suite su, à vue de nez, qu'il y avait un lapin nain en cage dans la chambre du fond. La télé braillait, sûrement Les Feux de l'Amour, et un petit garçon était là, dans le canapé, les yeux dans le vague. La porte-fenêtre grande ouverte donnait 5 étages plus bas sur le parking de l'immeuble. La nounou en elle-même était bien rougeaude, sûrement du à une absorbsion quotidienne de Villageoise, et n'avait pas l'air fute-fute. Là, j'ai dit : "ça ne va pas être possible, désolée".
L'ambiance à mon boulot depuis cet été est excécrable. Beaucoup d'arrêts maladie à cause du surmenage et de la dépression. Une désorganisation totale règne ici. Normal, quand, plutôt que de nommer des gens compétents pour manager, on choisit de donner des promotions à ses potes.
A tout cela s'ajoute la remise en question de la sécurité de l'emploi. L'Etat cherche à faire des économies mais ne choisit pas toujours la bonne solution pour en faire. Les départs en retraite ne sont pas remplacés. Nous sommes débordés par le boulot donc le Conseil Général récupère peu à peu des prestations sociales. En janvier 2006, il a récupéré le Fonds de Solidarité Logement. Ce sont donc 11 personnes d'un service qui ont été gentiment invitées à se recycler dans un autre domaine ou bien d'aller voir ailleurs. Recommencer une formation à 45 ans ? Tout recommencer depuis le début ? Ca fait un peu "marche ou crève".
Dans les années à venir, le Conseil Général va sûrement récupérer le RMI. Depuis plus d'un an, ils ont doublé la surface de leurs bureaux, ils ont sûrement prévu le coup, reste à savoir s'ils sont prêts à nous embaucher... Si nous perdons le RMI (et tous les minima sociaux qui seront regroupés en une prestation unique), nous n'auront plus beaucoup de dossiers à traiter. Que vont-ils faire de nous ?
Le service public va mal. Je travaille dans un organisme social qui n'a rien de social pour ses salariés. Quand on voit que les congés parentaux sont très mal vus, que le directeur ne veut pas entendre parler d'une crêche d'entreprise alors qu'on verse à profusion des aides pour tout ça... C'est bien connu, c'est toujours le cordonnier le plus mal chaussé.
samedi 25 mars 2006
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