mardi 7 septembre 2010

David contre Goliath

A l'Attention de l'Inspecteur d'Académie


Madame, Monsieur,

Mon fils Zak Ze Nout' est atteint du syndrome d'Asperger (autisme de haut niveau sans déficience intellectuelle) et souffre d'un trouble des apprentissages (lecture) ainsi que d'un trouble de l'attention.
Il est actuellement scolarisé en CE2 à l'école Jules Ferry. Nous avons volontairement opté pour une scolarisation en milieu ordinaire pour l'aider à se socialiser et parce qu'il n'est pas déficient intellectuel. Zak a juste besoin d'une personne en permanence qui le stimule et le recadre (sinon il part dans "son monde") et qui lui lit les énoncés des exercices pour ne pas qu'il soit pénalisé par sa lenteur en lecture.
Depuis la rentrée 2009-2010, la Maison du Handicap (MDPH) lui a accordé l'aide d'une Auxiliaire de Vie Scolaire (AVS) à hauteur de 12h hebdomadaires, pour lui permettre de suivre une scolarité "normale".
Malheureusement, je m'aperçois que cet accord n'est que théorique puisque je viens d'apprendre que Zak allait partager son AVS avec un autre camarade de sa classe.
De 12h hebdomadaires, nous passons donc à 6h car l'AVS ne pourra pas être en même temps là pour chaque enfant !
On m'a dit alors que son temps de travail (20h contractuel) allait donc être divisé entre les 2 enfants soit 10h théoriques maxi par enfant, ce qui ne correspond déjà pas à l'accord de la MDPH.
Mais comment répartir équitablement le temps de présence par enfant sachant que la maîtresse s'arrange toujours pour proposer les matières qui réclament de l'attention le matin ?

Dans ces conditions, je ne pense pas que votre façon de répartir les AVS dans les classes soit adaptée au handicap de chaque enfant.
A quoi sert donc d'avoir une décision de la MDPH si elle n'est pas ou partiellement respectée ?
Force est de constater que les enfants handicapés, contrairement à ce que nous entendons partout, n'ont pas les mêmes chances de réussir dans la vie que les autres enfants, car les dispositifs existants ne sont pas toujours mis en œuvre, faute de moyens.

Alors, c'est la maîtresse - qui a déjà ses 30 élèves à gérer - qui devra se substituer à l'AVS quand cette dernière sera occupée avec l'autre petit camarade ? La maîtresse devra alors, en plus de son programme annuel, mettre en place des stratégies pour capter l'attention des 2 enfants "perturbateurs", faute d'outils mis à sa disposition ???

Ce sont encore nos enfants qui subissent toutes vos restrictions budgétaires dans toute cette histoire... Mais sachez que quand vous divisez le nombre d'AVS par 2, le nombre d'enfants handicapés reste toujours le même et le taux de handicap de chaque enfant n'est pas divisé par 2 non plus, malheureusement.

Je vous demande donc, dans l'intérêt de mon fils mais aussi de son camarade de classe, de faire en sorte que ces 2 enfants bénéficient chacun de LEUR PROPRE AVS et EN MÊME TEMPS, afin de leur donner un maximum de chances de pallier à leur handicap et suivre une scolarité "normale" dans de meilleures conditions.

En espérant que ce courriel aura retenu votre attention et dans l'attente d'une solution adaptée, veuillez recevoir, Madame, Monsieur, mes sincères salutations.