vendredi 22 avril 2005

Requiem pour un gros CON

Ce soir, je suis allée chercher mon fils chez la nounou à pied. Sur le chemin du retour, un bras chargé de sacs de courses, l'autre tenant le 'ti géant, je traverse la route. Mon 'ti géant s'allonge au milieu de la route comme à son habitude (c'est sa manière de communiquer) et je le traîne donc jusqu'au trottoir en rouspétant après lui (il pèse 16 kg quand même).

Comme d'habitude, le banal "debout" ne fonctionne pas, j'emploie alors la méthode du "au revoir" et je m'éloigne un peu...

Il en profite pour rouler sur le côté et se vautrer dans le caniveau. J'essaie de le relever, tant bien que mal parce qu'il s'amuse à faire son tout mou genre "j'ai les jambes en chamalow" (oui parents, vous savez de quoi je parle). Je continue de lui crier dessus et là, un gros con arrive dans mon dos avec ses deux petites filles :

"Vous pouvez pas vous en occuper mieux que ça ?

- ...
[1 seconde de réflexion pour comprendre si l'homme à tête de fion était en fait un gros déconneur ou un gros naze qui se mêle de ce qui ne le regarde pas...]

Euuuuh... Vous êtes qui, vous, pour me donner des conseils ???

- Vous allez le laisser se traîner comme ça dans le caniveau ?" dit-il avec un regard accusateur.

Premier effet KissPasCool : (effet raisonnable)

J'en suis restée plantée là, debout, à me demander intérieurement ce que ça peut bien lui foutre comment j'élève mon fils, et si moi je lui demande comment il élève ses deux petites filles... Et puis d'abord, il ne sait rien sur moi ni sur mon fils, il ne connait pas NOTRE histoire !
La dame à côté faisait à peu près la même tête que moi, ça m'a soulagée un peu de ne pas être cernée par une bande de gros lourds.

Je n'ai rien dit d'autre, et j'ai continué ma route.

Deuxième effet KissPasCool : (effet euphorisant)

En chemin, j'ai ressassé tout ça et je me suis dit "j'aurais dû lui dire ci ou ça". J'ai même pensé faire demi-tour et lui cracher tout ça dans sa face et puis non, j'ai pensé à ces deux petites filles, ne pas leur montrer que leur père est un con...

Troisième effet KissPasCool : (effet culpabilisant)

Et puis je me suis dit "et si il avait raison ? et si j'étais vraiment une mauvaise mère ?" Depuis le temps que j'ai des doutes sur mon éducation, la voilà la Révélation...

Et j'ai pleuré... De colère envers ce mec sorti de nulle part qui me juge sans me connaître, de tristesse envers moi-même, de désespoir à ne pas savoir où je vais parfois avec mon fiston...

***

Voilà gros con, t'as bien réussi ton coup ! Pendant que tu descendras ta bouteille de Ricard ce soir en regardant TF1, moi je serai toujours là à me poser cette question :

Suis-je vraiment une mauvaise mère ?

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